no 2/ La recension, un simple exercice?

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Le saviez-vous ? Le financement des bibliothèques universitaires (et principalement, de leurs abonnements aux revues savantes payantes) figure parmi les postes budgétaires les plus conséquents des universités. Inutile de dire que la diversité épistémique n’est que rarement la priorité des administrateurs des universités, engoncés qu’ils sont dans leurs calculs comptables, au grand dam des bibliothécaires disciplinaires*.

Au Sud, que soit en cause la gabegie des institutions ou le cortège de mesures de désinvestissement de l’État promues par les institutions prêteuses internationales, il n’est pas rare de voir les acquisitions des bibliothèques universitaires s’interrompre quelques décennies trop tôt, ou les nouveautés s’amonceler dans des réduits poussiéreux, faute que ne soit embauché suffisamment de personnel (tout court ou compétent) pour indexer correctement les arrivages.

C’est la raison pour laquelle je m’efforce de recenser régulièrement des monographies dont j’estime que le contenu promet d’être suffisamment riche pour pointer dans plusieurs directions de recherche à la fois. Même si recenser des ouvrages écrits par d’autres est un exercice chronophage assez peu valorisé dans le milieu scientifique (à moins que ce ne soit pour s’entraîner à rédiger), je sais pour l’avoir observé au courant des dernières années que mes recensions sont utiles à des étudiant.e.s, lesquel.le.s peuvent ainsi 1) se familiariser avec les principaux arguments des auteur.e.s travaillé.e.s ; et 2) décider de se procurer ou non un ouvrage parfois coûteux.

Initialement publiés sur le site de Thinking Africa, j’ai recensé à ce jour :

J’ai aussi participé à un disputatio autour de Décoloniser le féminisme de Soumaya Mestiri, pour la revue Philosophiques. Ma contribution s’intitule « Le féminisme de la frontière. Une heuristique décoloniale » : Fem_frontière_ABADIE.

Le prochain ouvrage sur ma table de travail ? Y’en a marre! Philosophie et espoir social en Afrique (2018) de mon collègue congolais de l’Université d’Ottawa, Kasereka Kavwahirehi.

Une histoire à suivre…


* Aux bibliothécaires disciplinaires, dans les institutions du Nord à tout le moins, n’hésitez pas à proposer l’acquisition de nouveaux titres dans des domaines marginalisées de la philosophie. Choisissez vos suggestions de sorte qu’elles aient une vocation pédagogique pour les autres utilisateurs de la bibliothèque.  À l’Université de Montréal, je dois remercier chaudement Nino Gabrielli d’avoir considéré (et s’être procuré) chacune de mes demandes!